Le mensonge contre la démocratie
Les principes des droits de l’homme courent un danger mortel : ils sont attaqués sur deux fronts. Par ceux qui les ont toujours méprisés et plus grave, par ceux qui les invoquent au nom de la morale et les discréditent par l’immoralité du mensonge.
Le 24 juin, invité de l’émission du grand rendez-vous sur Europe 1, Monsieur Bernard-Henri Lévy déclarait :
« le solde migratoire, comme disent les démographes ou les économistes, est nul. La balance est à zéro. Cette histoire de migrants ne tient pas… »
Simple ignorance ou mensonge délibéré ? Nous penchons pour cette seconde hypothèse. S’appuyant sur cette assertion mensongère, il a ensuite déploré : « une espèce de fatigue, de lassitude démocratique dans nos pays ».
A qui la faute ?
Pour Montesquieu, le principe qui constitue le régime républicain est la vertu, entendue dans le sens de vertu civique. Cette vertu ne peut s’exercer que dans l’attachement à la vérité des choses. User de mensonges pour abuser le peuple est contraire à la vertu civique. Montesquieu, dans sa description dynamique des différents types de gouvernements, ajoutait que lorsque le principe se corrompait, c’est le gouvernement lui-même qui risquait de changer de nature.
Cela fait maintenant des décennies que les belles âmes dénoncent les âmes malheureuses, torturées par le ressentiment, des décennies que des démocrates inconsistants abandonnent le réel au Front national. A la haine qu’elles lui imputent, elles opposent leur amour du genre humain jusqu’à la déraison. Elles brandissent leur humanisme pour mieux masquer l’imperfection de leur humanité. Elles jouent à l’ange au lieu de se souvenir de cette vérité anthropologique que Blaise Pascal nous rappela en son temps, à savoir que « l’homme n’est ni ange, ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. »
Aujourd’hui, la question migratoire déchire l’Union européenne et divise la France. Mentir sur le réel c’est corrompre nos principes. Ceux qui mentent sciemment sur cette question jettent le discrédit sur nos principes et les droits de l’homme et du citoyen qui en découlent.
Patrice Champion – Sidh France