Une femme présidente en Corée du Sud : faut-il s’en réjouir ?
Madame Park Geun Hye vient d’être élue à la présidence de la République de Corée? Il y a de quoi se réjouir et cela pour plusieurs raisons.
C’est une femme qui accède à la Magistrature suprême. C’est la première fois dans le pays. Il y a encore beaucoup à faire pour que les habitudes changent. Le confucianisme n’a pas vraiment favorisé l’émancipation de la femme. Mais que les Sud-Coréens aient choisi une femme est à la fois l’expression d’un changement et le point de départ pour de nouvelles évolutions.
C’est une femme proche de nous par son éducation, sa culture, des études. Une femme qui parle l’espagnol, le français et l’anglais. Elle a été étudiante à Grenoble dans les années 1970 et a suivi des cours à l’université jésuite Sogang à Séoul.
Ensuite, Mme Park ne se fait pas d’illusion sur le communisme nord-coréen, ses capacités et sa volonté de changer. Elle a su s’entourer d’anciens cadres nord-coréens qui ont choisi de fuir au Sud. Leurs conseils seront précieux si elle veut hâter l’effondrement du Nord. Elle ne rejettera pas a priori les discussions avec Pyongyang mais n’attend pas grand chose de ce côté là.
Sans doute est-elle la fille d’un ancien dictateur qui dirigea le pays d’une main de fer depuis un coup d’Etat en 1961 jusqu’à ce qu’il soit assassiné en 1979. Mais les enfants ne sont que très rarement responsables de la vie politique de leur père !
Madame Park ne prendra ses fonctions que dans trois mois. Un intervalle de temps suffisant pour que les organisations de défenses des droits de l’homme qui ont compris ce qu’Etat totalitaire veut dire, prennent les contacts et les initiatives qu’il faut.
Pierre Rigoulot