Neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française
La Ligue des Droits de l’Homme, vénérable institution fondée en 1898 au moment de l’Affaire Dreyfus, s’attribue une nouvelle compétence: elle se fait linguiste, lexicologue, sémiologue, bref, elle devient une autorité en langue française, contestant celle de l’Académie française.
Voici son communiqué du 26/11/2024
« Dictionnaire de l’Académie française : Une neuvième édition à rectifier d’urgence.
L’Académie française, créée en 1635 par Richelieu, vient de publier le quatrième volume de la neuvième édition de son Dictionnaire, quatre vingt-dix ans après la précédente. Ce volume a été solennellement présenté au président de la République, cérémonie destinée à lui conférer légitimité et autorité. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) a donc découvert avec stupéfaction et consternation que nombre de définitions participent d’une vision au mieux archaïque de notre monde. C’est ainsi que l’entrée qui définit l’hétérosexualité comme une relation « naturelle » (sic) entre les sexes implique que l’homosexualité n’est pas, elle, naturelle. La femme se voit définie par sa capacité à concevoir et mettre au monde des enfants. Faut-il en conclure qu’une femme stérile ou ménopausée n’en est pas une ? Le traitement du racisme, lourd d’enjeux dans le monde où nous vivons, est de même sidérant. La « race » renvoie ainsi à « chacun des grands groupes entre lesquels on répartit superficiellement l’espèce humaine d’après les caractères physiques distinctifs qui se sont maintenus ou sont apparus chez les uns et les autres, du fait de leur isolement géographique pendant des périodes prolongées. Un homme de race noire, de race blanche, de race jaune ». On apprend incidemment qu’un « négrillon » est un « petit enfant noir », que « Jaune » « se dit d’une personne ou d’une population caractérisée notamment par la pigmentation jaune ou cuivrée de la peau, par opposition à Blanc et à Noir. Un homme de race jaune ». De même, qu’une personne « négroïde » « présente certaines des caractéristiques morphologiques des populations noires. Type négroïde ». Enfin, que l’adjectif « éthiopique » « se rapporte à la race noire ». Aucune distance n’est marquée avec ces entrées, aucune d’entre elles n’est signalée comme discriminante ou péjorative. La langue française mérite mieux. La démocratie également. Sauf à justifier l’injustifiable et apporter ainsi sa pierre à des constructions intellectuelles et politiques particulièrement dangereuses, les éditions Fayard se doivent de prendre leurs responsabilités dans la diffusion imprimée des versions de ce Dictionnaire. La LDH leur demande de prendre rapidement des mesures visant à insérer un erratum dans les exemplaires mis en vente et à modifier les éditions suivantes. Cette demande vaut évidemment pour l’édition numérique. »
Elle se fait aussi justicière et policière. Bref, au nom des droits de l’homme, on se permet tout.
En agissant ainsi, ce sont les mots-mêmes de « droits naturels et imprescriptibles de l’homme, que sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression » que la LDH dévoie et meurtrit en les vidant de leur sens. C’est au nom de la défense de ce quatrième droit que la Sidh déplore et condamne l’oppression que LDH fait peser sur la langue française.
Sur son site, on peut prendre connaissance de l’identité de la LDH :
« La Ligue des droits de l’Homme est un acteur civique libre et indépendant des partis politiques, des syndicats et des associations. Elle se revendique comme citoyenne, impliquée dans la vie politique, elle participe à ses débats. Elle combat les injustices, le racisme, le sexisme, l’antisémitisme et les discriminations de tous ordres. Elle s’intéresse à la citoyenneté sociale et propose des mesures pour une démocratie forte et vivante, en France et en Europe. Elle défend la laïcité contre les instrumentalisations xénophobes, les libertés, l’égalité des droits et la fraternité comme fondement d’une société fraternelle et, donc, solidaire. »
On est loin de la clarté et de l’inspiration des rédacteurs de notre déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
Un conseil d’ami à la LDH : Relisez-la, redevenez mesurés, et même modestes si possible et foutez la paix à l’Académie française !
Patrice Champion – Sidh-France